Les courts des grands (Partie 2)

Suite et fin de cette courte rétrospective dédiée aux courts métrages des grand.es réalisateurs.trices. Au programme, du sang, de la haine, un poisson rouge et le monde cruel de l’adolescence. Accrochez-vous au cerf volant et venez prendre l’air devant ces courts métrages, qui en disent long sur celle et ceux qui les ont réalisés. 

The big shave de Martin Scorsese 

The big shave de Martin Scorsese, YouTube

Pitch : Un homme se rase le visage devant son miroir. 

Tourné en 1967, ce court métrage fût récompensé à plusieurs reprises et permit à Scorsese de débuter sa carrière. On peut déjà y discerner un goût pour une violence graphique et l’utilisation du sang et de la couleur rouge, thèmes récurrents chez le réalisateur. Le tout sur fond de jazz, musique très importante pour Scorsese. 

Réalisé en pleine guerre du Vietnam, ce court métrage peut être vu comme un symbole de l’autodestruction des Etats-Unis dans ce conflit perdu d’avance. Scorsese y voit avant tout, une sorte de mise en image de son état psychologique assez sombre à cette époque. 

Cauchemar blanc de Matthieu Kassovitz

Cauchemar blanc de Matthieu Kassovitz, YouTube

Pitch : Une bande de racistes bras cassés à la recherche d’une victime à tabasser et prise à partie avec les habitants d’une cité HLM.

En 1991, Matthieu Kassovitz prend ses marques en réalisant ce court métrage inspiré de la bande dessinée Cauchemar blanc de Moebius. Bien qu’ayant un sujet sensible, le cinéaste parvient à y incorporer un touche d’humour grâce à une mise en scène classique mais efficace, et à des personnages à la fois ignobles et ridicules. 

Quatre ans plus tard, Kassovitz réalisera La Haine, un cri d’alarme sur la situation dans les banlieues et les bavures policières, et remportera le prix de la mise en scène au festival de Cannes. Devenu culte pour toute une génération, le film a fêté ces 25 ans l’année dernière. Jusqu’ici tout va bien…

Poisson rouge de Cédric Klapisch 

Poisson rouge de Cédric Klapisch, YouTube

Pitch : La course folle d’une jeune femme, pour sauver son poisson rouge après avoir brisé son bocal sur un trottoir de Paris. 

En 1993, une opération de prévention du SIDA, intitulée 3000 scénarios contre un virus, est lancée en France. Le but consiste à demander à des lycéens de proposer des idées de scénario qui seront, par la suite, réalisés par des réalisateurs professionnels. Sur trente et une histoires sélectionnées, Klapisch retiendra celle-ci, proposée par un jeune lycéen de 19 ans. 

Cette petite scène insolite reflète très bien les histoires que le réalisateur se plait à nous raconter depuis le début de sa carrière. Des moments de vie ordinaire, tantôt tragiques tantôt comiques, retranscris à l’écran par des images simples et poétiques. 

Lick the star de Sofia Coppola (V.O)

Lick the star de Sofia Coppola, YouTube

Pitch : Un groupe de lycéennes décide d’empoisonner à l’arsenic leur camarades masculins.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sofia Coppola a réussi à se faire un style bien à elle, qui transparait déjà dans ce tout premier court métrage.  Elle y regroupe tous ses sujets de prédilections qui vont de l’adolescence, la solitude, la mort, le suicide, le lycée, etc. Le tout sous une forme stylisée avec une bande originale très marquée et un noir et blanc très « arty ». Un an plus tard, la réalisatrice réalisera son premier long métrage, Virgin Suicide, dans lequel on peut y retrouver quelques similitudes. 

A l’image de Bill Murray déprimé et perdu en plein Tokyo dans Lost in Translation, c’est triste et beau et c’est ça le style Sofia Coppola. 

Le marché du court métrage reste assez sous-exploité en France. Bien que plusieurs festivals leur soit totalement réservés, il reste compliqué de pouvoir les visionner, une fois libérés des compétitions et autres concours. 

La plupart des cinéastes reconnu.es ont fait leurs gammes dans ce petit laboratoire qu’est le format court et certains s’amusent même à y revenir le temps d’une histoire, d’un moment ou d’une scène. Comme une virgule entre deux mots écrits en majuscule. 

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Les courts des grands (partie 1)

Et ça, c’est cadeau ! Morg@n 


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