Le mois de février étant le plus court de l’année, le cerf volant vous invite à (re)découvrir les courts métrages de quelques grands réalisateurs. C’est l’occasion de noter que chacun d’entre eux ont gardé les mêmes obsessions et thématiques tout au long de leur carrière.
Désiré de Albert Dupontel
Pitch : La naissance absurde et déjantée de Désiré, en 2050.
Dès son premier court métrage, Dupontel dévoile ses délires visuels et son goût pour l’absurde, teinté d’humour noir. A mi-chemin entre Brazil de Terry Gilliam et les Looney Tunes, le réalisateur de Bernie et d’Enfermé dehors, expérimente ici tout ce qui fera le sel de sa filmographie. À la fois touchant, drôle et virulent, Albert Dupontel est à part dans le paysage cinématographique français. Grand admirateur de Chaplin, il peut être vu comme l’un de ses plus grands héritiers.
A noter que le dernier long-métrage de Albert Dupontel, Adieu les cons, a obtenu 12 nominations pour la prochaine cérémonie des César.
Doodelbug de Christopher Nolan
Pitch : Dans son petit appartement, un homme chasse un étrange insecte.
Christopher Nolan à la réputation de faire des films complexes et déroutants et ce court métrage ne déroge pas à la règle. En quelques minutes seulement, il plonge le spectateur dans un univers kafkaïen, à la limite du fantastique. Il s’amuse à contorsionner l’histoire et sa mise en scène pour nous laisser toujours plus interrogatifs. Doodlebug ne serait-il pas la version 0 de Inception qu’il réalisera des années plus tard ?
Vincent de Tim Burton
Pitch : L’histoire de Vincent, un petit garçon qui fantasme un monde sombre et horrifique dans lequel il devient Vincent Price, grand acteur de films d’épouvante.
Dans ce premier court métrage en animation image par image, Tim Burton met en scène toutes ses plus grandes thématiques. Tout y est, les monstres, l’artiste inadapté au monde réel, l’ambiance gothique, son amour pour l’expressionnisme allemand avec ses décors difformes et démesurés, etc. À l’époque animateur chez Disney, ce projet lui sera refusé, jugé trop sombre. Tout comme Frankenweenie, un autre de ses courts métrages dont la firme aux grandes oreilles produira finalement, des années plus tard, une version longue suite aux succès d’Alice aux pays des merveilles. Pas revanchard le Tim.
Vincent est avant tout un hommage à son idole Vincent Price et aux films horrifiques qui l’ont bercés étant enfant. Nul doute qu’il y a un peu (beaucoup) de Burton dans Vincent.
Foutaises de Jean-Pierre Jeunet
Pitch : Un homme fait la liste des choses qu’il aime et des choses qu’il n’aime pas.
Foutaises révèle des petits moments de vie et de nostalgie enfantine. Il ne raconte pas une histoire mais un personnage et ses obsessions. Jeunet y reprendra ses gimmicks de « j’aime/j’aime pas » avec succès dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Idem pour le générique, qu’il fera évoluer dans son premier long métrage, Delicatessen.
Comme pour Burton, toutes les thématiques chères au réalisateur sont présentes dans ce format court comme l’enfance, la France d’après-guerre, les bandes dessinées, les « gueules » d’acteurs.trices, les trains, les cartes postales, la poésie de l’ordinaire…).
To be continued…
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