par Tessæ, c’est l’image d’une jeunesse qui refuse de mettre sa santé mentale de côté et de rester dans le silence. Elle lève le tabou à travers son art, de façon bienveillante et sincère. Que ce soit dans son livre ou ses chansons, Tessæ nous raconte son histoire. Personnelle d’abord, mais également universelle, car le harcèlement scolaire et les conséquences qui s’ensuivent impactent nombre de jeunes. Plongeons-nous dans l’univers de cette chanteuse, qui n’a pas dit son dernier mot.
Frôler les murs, récit d’un et du harcélement scolaire
En 2021, Tessæ sort un livre intitulé Frôler les murs, qui raconte son harcèlement scolaire, la phobie scolaire qui s’en est suivi ainsi que la dépression. On y suit son parcours scolaire fortement impacté, et comment la musique lui a permis de s’accrocher. Tessæ, de son vrai nom Tessa, ose prendre la parole, et ancre son histoire au fil des pages. Histoire qui fait écho à celle de nombreux autres jeunes.
En France, on estime que 6 à 10 % d’élèves sont victimes de harcèlement, soit entre 700 000 et 1 million. Tessa, qui a commencé à subir du harcèlement vers la fin du collège, décrit le mécanisme pervers. Car bien que chaque histoire soit différente pour chacun, un schéma similaire semble s’y reproduire. Il s’agit d’une montée en violence – verbale, physique et/ou psychologique – et de l’isolement progressif de la victime.
Frôler les murs, Tessæ, 2021
Le harcèlement n’est pas sans conséquence, et s’en résulte souvent une phobie scolaire. Il est difficile encore de quantifier cette problématique en France, car les chiffres que l’on dispose ne se basent que sur un certain taux d’absentéisme. En effet, l’absentéisme est considéré, dans cette étude, à partir de quatre demi-journées d’absences non justifiées par mois. Or, se baser sur cette seule donnée ne permet d’estimer qu’une partie des élèves souffrant de phobie scolaire.
« La phobie scolaire, qu’on appelle aussi «refus scolaire anxieux», ça se traduit par des enfants dont le corps refuse d’aller à l’école et qui manifestent des signes d’anxiété très importants lorsqu’ils essaient de se contraindre. Ce n’est pas une simple peur de l’école, c’est une phobie, c’est-à- dire une peur irrépressible, qui dure dans le temps, et qui empêche physiquement. »
Frôler les murs – Tessæ
Ce mardi 12 septembre, une fiction inspirée de l’histoire de Tessa, Respire, a été diffusée sur M6. Cette œuvre de sensibilisation est tant à destination des adolescents que des parents. Car l’aide d’adultes référents, comme les parents ou les professeurs, est primordiale. Néanmoins, comme le relève également Tessa, il y a une certaine minimisation du vécu des jeunes, de la part des adultes.
La chanson, exutoire lyrique
En juin 2020, la chanson Bling, à la musicalité pop-urbaine, fait connaître Tessæ du grand public. Mais c’est en mai 2022, que l’artiste présente son premier album, Sérendipité, avec un nouvel univers, plus mélodique et envoûtant. Sérendipité évoque la découverte fortuite, soit, dans cet album, la découverte de soi, de ses ressentis, de ses capacités.
Le bleu imprègne cet album, que ce soit sur la pochette, ou dans le clip de Sans rancune, première chanson dévoilée. Cette couleur est omniprésente tout au long de l’album, il y a d’ailleurs une chanson intitulée Bleu.
« Tout est bleu, cette couleur est belle
Bleu – Tessæ
J’n’en veux plus, celle-ci m’ensorcelle
Une plus vive qui chasse les erreurs
Mais cette vie me berce en douceur »
Le bleu, c’est alors la couleur de la mélancolie comme de la douceur, celle des profondeurs comme de l’apaisement. Elle renvoie aux éléments, à la mer notamment, qui peut être calme comme tempête, mais dans tous les cas immuable. On retrouve cette idée avec le dernier titre de l’album, A la mer.
« Jetez-moi à la mer
A la mer – Tessæ
Qui m’emporte
Jetez-moi, ça m’emporte
Livrez-moi à la mer
Tout est mort, sauf la mer
Tout est mort, sauf la mer
Tout est mort »
Serendipité, c’est un album de dualité, comme on l’aperçoit dans le clip de Sans rancune : l’eau apaisante, mais également submergeante, côtoie le feu, force et rage de vivre, mais fugace face à la mer.
« Hier c’est l’enfer
Et si demain c’est hier
Tout va bien »
Tout va bien – Tessæ
Tessæ fait preuve de résilience à travers ses chansons, elle y exprime ses doutes, ses angoisses, mais aussi une indulgence pour la suite, comme le laissent penser les titres Tout va bien, Qu’il en soit ainsi et Sans rancune.
« Faisons comme si l’on était
Toujours еn été
L’orage ne peut rien changerQu’il en soit ainsi – Tessæ
Si tout part en fumée
Qu’il en soit ainsi
Si tout part en fumée
Danse, aime, crie
Aime, crie »
Réseaux sociaux, solidarité et bienveillance
Les réseaux sociaux peuvent être un espace de violence et de harcèlement, mais aussi une safe place, un endroit rassurant où l’on échange avec respect. Tessæ s’y applique, que ce soit sur TikTok et Instagram principalement, elle sensibilise sur des sujets de santé mentale, dans la continuité de son livre et de ses chansons.
Un autre format qu’elle propose sur ses réseaux est intitulé Ad Vitam. Avec la participation de ses abonné·es, qui lui donnent un mot ou une thématique, elle compose quelques secondes d’une chanson.
Tessæ prend la parole, pour que les victimes de harcèlement ne soient plus murées dans le silence. Avec bienveillance, elle livre ses tourments, thérapie pour elle-même, et main tendue pour ceux qui en ont besoin. Elle ne cache pas ses difficultés et montre l’importance de s’écouter, trouver la balance entre respect de soi et poursuite de ses rêves.
Les liens vers Tessæ :
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