plastic odyssey le cerf volant

Plastic Odyssey, les déchets comme opportunités de partage

Le plastique, on le sait, ouvre nombreux questionnements. Depuis janvier 2018, l’équipe de Plastic Odyssey travaille sur ces questionnements : comment réduire la production ? Comment recycler ? Comment réduire les coûts ? Etcetera…. Etcetera. Prochainement, le navire Plastic Odyssey et son atelier de recyclage embarqué prendront le large pour une aventure mondiale.

La lutte contre le plastique peut aussi être source de « mieux vivre pour les habitants. Partout autour du monde (dans le), des citoyens mènent déjà des expérimentations afin de combattre la pollution plastique. Plastic Odyssey, c’est aussi un projet de l’échange, du partage et de la transmission. L’humain, sa culture, son environnement et ses connaissances sont au cœur du sujet.

Globalement, c’est quoi le projet ?

En juin 2021, à Dunkerque, le navire de Plastic Odyssey, ONG, prendra la mer pour parcourir le monde et « développer un réseau mondial d’initiatives locales ». L’équipe pensera avant tout « local » pour, ensuite impacter mondialement. C’est un véritable laboratoire flottant qui parcourra le globe. Il fera escale dans une dizaine de villes françaises, pour continuer avec une trentaine d’escales sur trois continents, en trois ans. À bord, entrepreneurs et ingénieurs travailleront notamment sur des cas concrets, comme les masques ou les mégots et proposeront des solutions.

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Concrètement, l’équipe de Plastic Odyssey a aménagé l’avant du bateau, comme un espace d’exposition et de tests. À bord, les cuisines, salles de bain et cabines zéro déchet proposent des solutions pouvant être utilisées dans des hôtels ou des restaurants. La salle de conférence du navire présente une exposition itinérante consacrée aux matériaux pouvant remplacer le plastique. Côté énergie, le plastique servira également à produire le carburant. Au final, le navire de Plastic Odyssey est une expérimentation à lui tout seul.

Quelle est leur vision ?

Leur rêve est écrit noir sur blanc : « permettre à des gens de gagner leur vie grâce aux déchets qui envahissent les villes ». Pour cela, il faut favoriser le recyclage du plastique qui a déjà été produit (« nettoyer les erreurs du passé »), et empêcher la production de plus de plastique, en réduisant la production de déchet (« construire le monde de demain »).

En savoir plus sur les technologies low-tech et open source, pour la valorisation des déchets plastiques

© plasticodyssey.org

L’équipe souhaite donc agir directement à la source de production du plastique, c’est à dire sur Terre. Chaque minute, 20 tonnes de plastique finit dans les océans. Mais 90 % de la pollution marine provient des littoraux, donc des zones de terre qui bordent les mers et océans.

Travailler avec les locaux, pour le développement local

En améliorant, valorisant et diffusant les initiatives locales, Plastic Odyssey souhaite inventer de nouveaux modèles économiques d’entreprenariat social, et créer ainsi des emplois. Car beaucoup de ces initiatives citoyennes sont en marge du système établi, ces nouvelles idées peuvent construire le monde de demain et ne demandent qu’à être connues, déployées et adoptées.

© plasticodyssey.org

Plastic Odyssey mise tout sur l’entreprise sociale, qui n’est pas dépendante des moyens externes comme l’association, qui ne cherche pas non plus à maximiser ses profits comme l’entreprise dite « classique », mais qui se base plutôt sur un modèle pérenne, « au service de la résolution d’une problématique sociétale ».

Les centres de recyclage sont des pôles d’activité, permettant « de générer des profits au service de l’intérêt général ». Le recyclage créé ainsi de nouveaux matériaux ou des énergies bon marché. Des emplois sont créés, et les travailleurs quittent la précarité pour être mieux rémunérés. « Ensembles, ces micro-usines améliorent la situation sanitaire et environnementale locale ».

Lors d’une escale à Dakar en 2016, j’ai été frappé par la pollution des villes par le plastique mais aussi par l’ingéniosité et la culture de la récup omniprésente. Je me suis dit que si les technologies de recyclage du plastique, aujourd’hui réservées à quelques spécialistes, pouvaient être démocratisées, non seulement la pollution disparaîtrait mais des milliers d’emplois seraient créés.

Simon, chef exécutif officier de Plastic Odyssey

En Afrique du Sud, la société Scarab Tech exploite du pyrolyse afin de traiter les déchets et de fournir de l’électricité hors réseau. Au Chili, Algramo a développé un réseau de vente au détail de produits en vrac. Des initiatives comme celles-ci, il en existe beaucoup…« Nous croyons à la puissance d’une multitude d’acteurs locaux pour répondre aux problèmes mondiaux ». Le projet Plastic Odyssey souhaite également accompagner les petites entreprises de recyclages et former les entrepreneurs. La lutte contre la pollution plastique devient alors une source de développement local.

Echange de cultures et de connaissances, l’humain au cœur du projet

Cela fait plus de 20 ans que les ingénieurs cherchent à mettre au point des technologies, afin de mettre un terme à la pollution plastique. Mais si l’humain ne suit pas et continu de déverser 19 tonnes de plastique chaque minute dans l’océan, on marche à reculons. Plastic Odyssey cherche donc à renforcer les moyens d’action des citoyens, afin que chacun puisse agir à son échelle.  

Pour que chacun puisse participer, Plastic Odyssey proposera, en open source, les solutions déjà trouvées ou celles qui le seront au cours du périple. Au-delà du catalogue de solutions techniques, un programme d’accompagnement permettra de donner toutes leurs chances aux jeunes initiatives. Plastic Odyssey pourra donc s’appuyer sur « un réseau de partenaires internationaux, mais surtout locaux, capables d’accompagner sur le long terme les porteurs de projet : ONGs de développement, associations professionnelles, coopératives, réseaux d’entreprises et incubateurs ».

Le problème des déchets plastiques est intimement lié à des sujets tels que l’éducation, l’insertion sociale et professionnelle, la lutte contre les inégalités, l’autonomie financière, l’économie circulaire, les énergies propres et accessibles. Les projets de gestion des déchets doivent non seulement prendre en compte tous ces aspects pour être durables, mais peuvent également contribuer à leur amélioration. 

plasticodyssey.org

Les escales, sur trois continents, permettront de partir à la rencontre des habitants, de faire des conférences, des visites et des démonstrations. L’équipe va étudier le terrain, et surtout, collaborer avec l’écosystème local de gestion de déchet. Ils vont encourager les initiatives locales, trouver des modèles existant, les documenter, et ainsi, créer un réseau mondial d’initiatives et une base de données de solutions.

© plasticodyssey.org

L’équipe tentera alors de susciter la curiosité des citoyens sur les problématiques du plastique, pour proposer des solutions et s’engager. « Des réponses existent aux quatre coins du monde, nous avons décidé d’aller les chercher ». L’objectif est donc de faire circuler les savoirs et savoir-faire, et partager les retours d’expérience. Un échange qui plaît bien au cerf volant, qui œuvre, dès que possible, pour le partage et la transmission.

Le village nomade de Plastic Odyssey

Plastic Odyssey a eu la merveilleuse idée de créer un espace mobile, se déplaçant de ville en ville, afin de partager des connaissances. « Facile à déplacer, et déployable sur tous les terrains, il contient : des informations scientifiques sur les déchets du quotidien, des outils simples pour observer la pollution environnante, des machines pour transformer facilement les déchets plastiques en objets utiles, et des solutions du monde entier pour réduire notre utilisation du plastique ».

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De nouvelles solutions seront donc inventées avec les habitants, et le projet ira directement à la rencontre des populations locales. Un véritable partage de cultures, qui pourra s’enrichir au fur et à mesure de l’expédition, car il transmettra des savoirs, autant qu’il en collectera.

L’observatoire itinérant de la pollution plastique, pour donner envie, à chacun, de proposer et d’agir

© plasticodyssey.org

Cet espace mobile de sensibilisation fera le lien entre la pollution locale et l’impact mondial. Il contient des données scientifiques vulgarisées, et des outils, pour observer la pollution plastique environnante, notamment avec des échantillons d’eau polluée du monde entier.

En savoir plus sur l’observatoire de la pollution

Le marché des solutions, pour réduire le plastique ou réutiliser les déchets

© plasticodyssey.org

Le marché des solutions est un « espace pour partager les bonnes idées ». Partout, dans le monde, les humains expérimentent des solutions pour lutter contre la pollution plastique. Ils transforment les bouteilles en plastique pour construire des logements, récupèrent les filets de pêche usagés pour en faire des systèmes d’irrigation… Au marché des solutions, ces initiatives locales trouvent écho.

En savoir plus sur le marché des solutions

L’atelier de fabrication citoyen, pour donner une seconde vie à nos déchets

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Cet atelier de fabrication ambulant est un centre de recyclage embarqué. Il se déplace de ville en ville afin de proposer aux habitants de venir y transformer leurs déchets plastiques. Vélo broyeur, machine à tisser ou à faire fondre, ces machines, en accès libre, permettent de réincarner le plastique.

En savoir plus sur l’atelier de fabrication citoyen

© plasticodyssey.org

Véritable symbole de la protection des océans, le navire Plastic Odyssey a encore de la route à faire. Il interpelle, raconte une histoire et mobilise les foules. Surtout, il connecte les gens entre eux, et favorise les initiatives locales. En tant que laboratoire mobile, le navire permet de belles avancées technologiques, à l’initiative mondiale. Finalement, le projet en lui-même est porteur de partage de savoirs, de connaissances et de savoir-faire. Il valorise autant qu’il transmet les cultures locales.

En savoir plus sur Plastic Odyssey :


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