Pour certains, la musique accompagne un quotidien, pour d’autres, elle s’est imposée comme produit de vente. Alors la musique n’est-elle qu’une industrie culturelle ? Depuis la naissance du disque, il y a effectivement les labels à qui l’on attribue parfois l’avènement d’une musique ou d’un genre musical. L’influence des labels est parfois même critiquée, faisant de la musique un « business ». Les artistes célèbres ne feraient-ils donc des hits qu’à la gloire de l’argent ? Ici, nous avons décidé de vous prouver le contraire. Parce qu’ils ont beau être célèbres, cela n’enlève en rien leur talent.
Remontons un peu l’histoire
Avant l’arrivée du disque, deux professions étaient distinguées : les artistes d’un côté, qui se produisaient devant leur public, et leur imprésario de l’autre, qui organisaient les concerts. Plus tard, le métier d’imprésario se séparera en deux : le tourneur ou l’organisateur de spectacle et le manager, ou agent artistique.
Comment les artistes sont-ils payés ?
Par les droits d’auteur pour beaucoup. Pour la majorité des musiciens, pour les amateurs notamment, les droits sont coûteux. Depuis 1850, c’est la Sacem qui gère cette distribution. Jusque-là, le revenu des artistes se limitait aux concerts et aux ventes de partition. Mais c’est sans compter sur l’arrivée de la radio et du disque.
À partir de cette étape, se développe le besoin de visibilité. Comment faire sa promotion et faire vivre l’album ? C’est là, en parti, le travail des labels, jusqu’à l’arrivée d’Internet.
« Le nom “label” vient directement de l’anglais. Dans cette langue, le mot signifie à proprement parler “étiquette”. » Pascal Bussy et Jérôme Rousseaux dans L’impact artistique des labels dans les musiques actuelles (conférence)
La révolution internet ?
La conception d’un label implique, certes la passion pour la musique, mais aussi la rentabilité et donc des rentrées d’argent. Alors aujourd’hui, certains artistes choisissent de quitter leur maison de disque. Une révolution musicale largement provoquée par Internet. Et nous voilà entré dans l’ère de l’auto-production. Surtout lorsque l’on sait qu’un artiste touche environ 30 centimes par album vendu et 3 centimes par chanson sur les plateformes d’écoute en ligne.
L’exemple le plus courant est celui du groupe Radiohead qui a mis en ligne son album, In Rainbows (2007), en téléchargement et prix libre. Le groupe a réussi son pari avec une moyenne de 4€ de participation par album acheté. Visiblement, s’émanciper des labels peut être une réussite.
Des surprises parmi les hits
Lorsque les artistes signent avec un label, ils s’engagent dans une étroite collaboration avec les radios et les télévisions. Donc cela implique parfois de créer des morceaux qui vont répondre à certains critères généraux. Mais certains artistes savent nous surprendre et le cerf volant a réussi à dénicher quelques pépites.
« Pourtant, de Bob Dylan à Manu Chao, les artistes engagés signés sur des gros labels ne manquent pas, leur argument étant alors le suivant : la major me permet de délivrer mon message au plus grand nombre. » Pascal Bussy et Jérôme Rousseaux dans L’impact artistique des labels dans les musiques actuelles (conférence)
Cet article posera alors la question de l’objectivité. Car on ne vous le cache pas, il y a tous les goûts dans la nature. Ce que nous tenterons de prouver c’est que, parfois, les artistes célèbrent peuvent nous surprendre. Nous vous invitons évidemment à nous donner d’autres pistes …
Disney, pop et country
Miley Cyrus en quelques mots est une artiste compositrice, interprète et actrice américaine qui a débuté sa carrière dans la série Disney Channel Hannah Montana. Elle passe ensuite à la pop et dance pop, comptabilise trois albums numéro un du Billboard 200 et finit même juge du programme télévisé The Voice.
Miley Cyrus nous a surpris dans les Backyard Sessions. Deux séries de vidéos publiées par la chanteuse sur YouTube en 2012 et 2015. Elle nous livre des reprises d’exception telles que Lilac Wine de James Shelton, What Have They Done To My Song Ma de Melanie Safka et le fameux Jolene de Dolly Parton. Elle maintient alors un pied dans la country, après son titre The Climb (2009) et avant son album Younger Now (2017).
Nous surprenons alors une voix mise à nue, sans auto-tune si l’on compare par exemple à son titre Wrecking Ball (2013). On y discerne également des sonorités acoustiques qui donnent la chair de poule, un visuel réconfortant (soleil et petites fleurs) et des invités de marque : Melanie Safka, Joan Jett, Laura Jane Grace ou encore Ariana Grande.
Percée dans le rap
Ed Sheeran en quelques mots est un artiste auteur, compositeur, interprète et guitariste britannique. Ses trois premiers albums rencontrent un succès international. Le premier, +, est écoulé à 4 millions de copies. Et plus encore pour les deux suivants. Il a également écrit pour Justin Bieber, Taylor Swift, ou encore Robbie Williams.
Ed Sheeran nous a surpris dans ces morceaux de rap. En 2019, l’artiste sort No.6 Collaborations Project qui lui révèle des affinités pour le rap et la soul. Le concept de cet album est donc basé sur des collaborations ; certaines avec des artistes issus de la culture urbaine : Cardi B, Eminem, Travis Scott, Khalid ou encore 50 Cent.
Nous y découvrons alors des paroles efficaces sur le monde du rap, des refrains entraînants. Et cette volonté de rapper qui l’a tenu pendant longtemps mais qui, enfin, prend vie. Une belle revanche qui ne détrône toutefois pas Shape Of You (2017) sur les radios et les plateformes d’écoute en ligne (2,5 milliards d’écoute sur Spotify).
Se grimer pour mieux se dévoiler
Lady Gaga en quelques mots est une artiste auteure, compositrice, interprète, actrice et danseuse américaine. Elle perce suite à son premier album, The Fame (2008) et confirme son talent dans son troisième album, Born This Way (2011). Elle touche le cinéma grâce au film A Star Is Born (2018) dans lequel elle compose toutes les musiques et pour lequel elle a été récompensée d’un Oscar pour la meilleure chanson en 2019.
Lady Gaga nous a surpris lors de son album Joanne, sorti en 2016. Elle nous livre des compositions très personnelles travaillées avec Mark Ronson, qui a notamment collaboré avec Amy Winehouse. Le titre de l’album est un hommage à sa tante Joanne Germanotta, décédée d’un Lupus à l’âge de 19 ans.
Nous y discernons un changement radical dans le registre musical, pour l’instant marqué par un style électronique et dance. L’album libère le naturel de la chanteuse à travers des morceaux doux et intimes. Lady Gaga lève également le voile sur sa vie d’artiste, autrefois fardée par ses déguisements. Nous vous conseillons d’ailleurs le reportage Gaga : Five Foot Two (2017), disponible sur Netflix, pour compléter cette découverte.
Des exemples parmi tant d’autres : Rihanna qui nous surprend de quelques morceaux de reggae (Coulda Been The One ; No Love Allowed), M Pokora qui interprète des titres en acoustique (Le Monde), Maitre Gims qui chante du Pavaroti ou Ariana Grande qui fait de l’humour. Malgré les contrats auxquels ces artistes sont attachés, ils s’émancipent parfois en utilisant d’autres réseaux de production ou en proposant de nouveaux concepts. Des images qui bouleversent parfois leur ligne créative habituelle. Pour notre plus grand plaisir, car même avec un label, ils savent nous surprendre.
Et nous vous invitons à approfondir le sujet avec la vidéo Pourquoi les rappeurs font rêver les autres artistes ?, Le Monde.
Avec la participation de Chloé
source : jeudelouie.com
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