par L’Allemagne est l’un des premiers pays européens à légaliser le cannabis depuis le 1er avril. Il est possible de posséder 25 grammes sur la voie publique et jusqu’à 50 grammes au domicile. Cette plante psychoactive est la drogue illégale la plus consommée dans le monde, surtout par les jeunes.
À l’origine, une plante
Le cannabis est constitué de plus de 120 composants, dont deux d’entre eux connus sous le nom de cannabidiol (CBD) et de tétrahydrocannabinol (THC). Ce dernier est responsable du « high » que la plupart des gens associe au cannabis. À la différence de celui-ci, le CBD n’a aucun effet récréatif et est même connu pour sa sensation apaisante. Certains produits de beauté et de soins de la peau utilisent l’huile de CBD.
Le terme chanvre est utilisé pour classer les variétés de cannabis contenant 0,3% ou moins de THC et n’a donc aucun effet psychotrope. C’est une plante cultivée pour la production de vêtements ou cosmétiques. À l’inverse, le terme marijuana est utilisé pour classifier les variétés de cannabis contenant plus de 0,2% de THC et pouvant induire des effets psychotropes ou euphorisants pour le consommateur.
D’Innocente plante À drogue
La criminalisation du cannabis est un phénomène plus ou moins récent, daté d’il y a environ 100 ans. La prohibition est surtout basée sur le fait que c’est une “gate away” drogue. C’est-à-dire une drogue qui peut déclencher l’utilisation d’autres drogues plus dangereuses.
Tout a commencé lors des conférences du début du 20e siècle sur l’opium. Les représentants de l’Italie, et surtout de l’Egypte, ont dénoncé les dangers du cannabis et son lien avec les cas de démence. Il a été mis au même niveau de dangerosité que l’opium. Cela a eu comme conséquence une pénalisation et stigmatisation du cannabis et de ses usagers partout dans le monde.
Le pionnier mondiale : L’URUGUAY
L’Uruguay est le premier pays du monde à dépénaliser complètement le cannabis en 2013. À la différence de la plupart des pays, la légalisation commença en premier par le cannabis récréatif puis par le médical. Les citoyens ou résidents de l’Uruguay peuvent avoir accès au cannabis par l’achat en pharmacie, dans les clubs de cannabis ou par la plantation à domicile. L’institut de la régulation et du contrôle du cannabis estime que 51% du marché en Uruguay est légal.
Mais pourquoi certains habitants optent encore pour la voie illégale ? Pour acheter du cannabis légal, les personnes doivent s’inscrire sur le registre officiel de consommateurs de cannabis. Certaines personnes ne veulent pas partager leurs données et d’autres se trouvent dans des zones ou les points de vente légaux ne sont pas accessibles.
LE CAS DES PAYS BAS
L’exemple modèle de la légalisation du cannabis est Amsterdam, devenue une attraction touristique. La réalité est autre : la détention de petites quantités de cannabis pour un usage personnel peut être punie par la loi pénale.
Cependant, les politiques néerlandaises ont été guidées par des directives, depuis les années 80-90, qui permettent une tolérance pour la consommation et l’utilisation de cannabis, à condition qu’ils se déroulent à l’intérieur des coffee shops.
Des expériences de régulation de la production ont commencé à Tilburg et Breda et devraient être étendues cette année, si le prochain gouvernement l’approuve. L’expérience vise à évaluer si les cafés cannabiques peuvent fonctionner légalement en achetant la drogue douce auprès des producteurs officiels.
mais pourquoi le legaliser ?
Il a été démontré que le cannabis a de nombreux effets thérapeutiques. Il peut être utilisé comme bronchodilatateur pour l’asthme, antispasmodique pour des maladies comme le Parkinson, la sclérose en plaques ou le glaucome. Dans une soixantaine de pays, le cannabis à usage thérapeutique est légalisé en partie ou en totalité depuis le début des années 2000.
« La croissance du secteur du cannabis engendre des retombées fiscales considérables, qui dépassent celles du tabac. »
Ivana Obradovic et Michel Gandilhon dans La légalisation du cannabis aux États-Unis
C’est aussi bénéfique pour l’environnement. Lorsque le cannabis est cultivé illégalement, il l’est souvent de manière dommageable pour la nature, par exemple en utilisant des pesticides chimiques ou en défrichant les forêts primaires pour faire de la place aux cultures. La légalisation pourrait permettre aux clients de soutenir davantage de producteurs locaux et qui respectent la planète.
La légalisation fait-elle augmenter la consommation ? Il n’y a pas encore de réponse. Des croissances ont été observées, autant dans les pays qui ont légalisé que dans ceux qui ne l’ont pas fait.
TOUT N’EST PAS ROSE
La consommation de cannabis peut représenter un danger individuel ou sociétal : abandon d’activité sociale, risque d’accident de la route, perte de mémoire et de facultés psychomotrices, augmentation de la pression artérielle… Dans les 11 villes européennes étudiées par les chercheurs du King’s College de Londres, 20,4% de cas de psychose seraient liés à une consommation quotidienne de cannabis.
« Une personne qui fume un joint de cannabis inhale beaucoup plus de monoxyde de carbone et de goudron qu’une personne qui fume une cigarette. »
Institut national de santé publique du Québec
La consommation peut également amener vers d’autres substances telles que l’alcool, le tabac et d’autres stupéfiants. Commencer le cannabis pendant l’adolescence peut avoir des conséquences sur le parcours scolaire. Finalement, sa consommation pourrait être associée à un risque de chômage plus élevé et des revenu plus bas.
LE CAS FRANçAIS
La France est confrontée à un paradoxe en matière de répression et de consommation. Si le pays dispose d’une des lois les plus rigoureuses sur les drogues (depuis 1970), la consommation de cannabis y est l’une des plus élevées d’Europe. En France, il est interdit de posséder, cultiver et consommer du cannabis, et cela est puni de sanctions sévères.
Le CBD et le chanvre sont cependant autorisés. En mars 2021, la France a lancé une expérience de deux ans pour évaluer l’efficacité d’un programme national de cannabis médicale et préparer le terrain pour la distribution future, selon le ministère de la Santé. Dans le cadre du plan, quelque 3 000 patients seront traités avec du cannabis médical et suivis de près.
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