Chronique d’une nordiste à Barcelone – Épisode 2 : Perte et repères

c’est pas l’espagne ici

Si tu pensais comme moi avant mon arrivée, que Barcelone, c’est l’Espagne, tu te mets le doigt dans l’œil. Bien sûr que j’avais entendu parler de la Catalogne avant de poser le pied dans sa capitale. J’avais aussi eu écho de certains désirs indépendantistes. Mais pour être honnête, je ne m’attendais pas à une identité régionale aussi forte. D’abord la langue. À Barcelone, on est censé parler Catalan. Avant de me retrouver nez à nez avec un local, je pensais naïvement que le Catalan, c’était un peu comme l’Espagnol. Alors oui, ça y ressemble parfois, mais la plupart du temps, les mots n’ont rien à voir avec leur équivalent castillan. Les prononciations ne sont pas les mêmes non plus. En revanche, en tant que française, j’ai une longueur d’avance sur l’apprentissage du Catalan : certains mots et locutions rappellent le Français. Par exemple, dis « si us plau » pour « s’il vous plaît » à Barcelone et tu auras la classe, dis ensuite « merci » et tu passeras pour un local.

Estelada dans le quartier d’El Raval. Photo : Lucille

Les Catalans sont attachés à leur région. Dans les rues de Barcelone, si tu lèves la tête et regardes les fenêtres des appartements, tu ne mettras pas longtemps avant d’apercevoir le drapeau catalan : la Senyera, constituée de quatre bandes rouges sur un fond jaune. Tu verras peut-être aussi sa variante indépendantiste, l’Estelada, à laquelle s’ajoute un triangle avec une étoile en son centre. La Catalogne a sa propre fête nationale – le 11 Septembre, alors que l’Espagne célèbre la sienne le 12 octobre. En Catalogne, le 11 septembre est férié ; le 12 octobre ne l’est pas. La Fête nationale catalane est un véritable événement : avec ma colocataire, on s’est rendues au rassemblement devant l’Arc de Triomf, où plusieurs concerts se jouaient le soir. L’ambiance était incroyable.

jamais sans mon gps

Déjà en France, je me perdais souvent. Alors, en changeant de pays, je savais que j’aurais besoin d’un temps d’adaptation. Mais mon absence de sens de l’orientation s’est heurté à une des particularités de Barcelone : c’est un véritable labyrinthe. Dans de nombreux quartiers (dont le mien), les rues convergent toutes vers des carrefours, formant des petits ilôts réguliers.

District de l’Eixample. Photo : Freepik

Petit tip de la part des locaux si tu viens à Barcelone : pour ne pas te perdre, garde toujours en tête où tu te trouves par rapport à la montagne ou la mer. Car la ville est grande : Barcelone compte 10 districts, qui abritent chacun plusieurs quartiers. Par exemple, moi, je vis dans le quartier de Sant Antoni, situé dans le district de l’Eixample. Les districts les plus fréquentés par les touristes sont : la Ciutat Vella (Barceloneta, quartiers historiques), l’Eixample (Sagrada Familia), Sants-Montjuic (la colline de Montjuic) et Gràcia (Park Güel). Leurs quartiers ont presque tous une identité très marquée – j’y reviendrai dans les prochains épisodes. C’est aussi pour ça qu’à Barcelone, on se sent toujours un peu dépaysé.

PRENDRE SES MARQUES

Malgré ce dépaysement, j’ai trouvé des premières habitudes, celles qui me permettent de me sentir chez moi. Par exemple, j’adore courir sur la Barceloneta (surtout si c’est à l’heure du coucher de soleil).

Photo : Lucille

J’aime également retrouver le plaisir de me promener dans une librairie parmi des livres en Français. J’ai deux adresses pour le moment : la Llibreria Jaimes (Eixample) et La Central (surtout celle d’El Raval). Je vais aussi, peut-être un peu trop souvent, m’acheter une canyeta pour le goûter – une pâtisserie que je décrirais, de mon point de vue français, comme un demi pain au chocolat.

Ces petites habitudes me permettent de me sentir bien. J’ai mes premiers repères dans cette ville qui, peu à peu, devient la mienne.

Tous les épisodes d’une nordiste à Barcelone ICI !


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