Le 26 juillet 2024 démarre officiellement les XXXIIIe olympiades ou les Jeux Olympiques de Paris. Si cet évènement constitue le cœur de l’actualité et fait l’objet de débat. Il serait intéressant de s’interroger sur les origines de ces jeux, bien avant la grande rénovation de Pierre de Coubertin en 1894. Remontons des siècles en arrière pour découvrir les racines des jeux panhelléniques qui se caractérisent par l’union commune de tous les peuples grecs durant l’Antiquité.
Les Origines complexes des JO : véracité historique ou inspiration mythologique ?
Nous pouvons assurer que l’origine de ces jeux remontent, au moins, en -776 de notre ère. Les olympiades s’organisent alors tous les quatre ans à Olympie, un site sacré. Ce lieu se composait d’un stade ainsi que diverses structures. D’une part, le but est de mettre en avant les athlètes des différentes cités. D’autre part, c’est de créer, voir de renforcer les relations entre les Grecs.
Les origines précises de ces olympiades sont complexes, il existe plusieurs versions. L’une d’elle raconte que les jeux olympiques furent créés par Héraclès (équivalent de Hercule chez les romains) pour Zeus (Jupiter) et le remercier de son expédition contre Augias. Une autre version dit que c’est Zeus, lui-même, qui créa les jeux olympiques pour célébrer sa victoire contre Kronos.
Retenons que les olympiades ont été créés pour rendre hommage à des divinités, notamment Zeus. Ce qui explique le caractère sacré de ces jeux. Une caractéristique respectée par toutes et tous les grecs au travers de la trêve olympique.
La trêve Olympique : aux racines du monde antique
Qu’est-ce que l’Ekécheiria (en grec ancien) ou la trêve olympique ? Il s’agit d’un type de traité qui se traduit par la cessation de tout conflit durant une période temporaire. Autrement dit, aucun grec n’a le droit, durant cette période, de se battre ou de commettre tout acte qui viserait à nuire à autrui. Sous peine d’avoir une amende voire d’être exclu de la compétition.
Un acte créé à l’initiative de trois rois : Iphitos d’Elide, Cléosthène de Pisa et Lycurgue de Sparte. Par la suite, cette trêve se transmettra à travers chaque cité grecque, réunissant ces dernières sous la même joue. Nous parlons alors de jeux panhelléniques.
La trêve était proclamée tous les quatre ans par des individus appelés les spondophores déterminant ainsi les activités et les lieux des prochains jeux. Avec l’augmentation du nombre d’épreuves, les jeux sont passés d’une journée à cinq. Un acte sacré disparu puis réapparu dans les années 90, et qui est aujourd’hui entré dans les mœurs.
la trêve aujourd’hui : enjeux politiques, culturels et sociaux
Le 21 novembre 2023, à l’occasion des JO de Paris 2024, l’Assemblée Générale de l’ONU appelle à la trêve olympique et au respect de cet acte malgré les conflits et les crises actuelles.
Aujourd’hui, les jeux de 2024 font couler beaucoup d’encre notamment sur la préparation de l’épreuve de surf à Tahiti. Les travaux ont endommagés les coraux, un environnement fragile qui constitue un patrimoine naturel important pour ses habitants.
Il y a aussi la question de la réquisition des appartements étudiants proclamée par l’État et s’apparentant à une « exclusion forcée ». Par la suite, l’État proposera aux étudiants qui laisseront leur logement, une somme d’argent de 100 euros et deux places pour une épreuve ainsi qu’un relogement afin de calmer les tensions. Il faut ajouter que les logements du village olympique, en construction, vont être affecter en logement étudiant pour l’année 2024 et 2025.
La trêve étant un acte sacré proclamant une paix temporaire entre les peuples, ces différentes polémiques qui entourent les JO, questionnent son rôle et son utilité.
Préparation des athlètes : avant les jeux
Après la proclamation de cette trêve, les athlètes de chaque cité devaient se rendre un mois avant la compétition à Olympie, afin de s’entraîner, dans un gymnase, et de passer certaines épreuves, jugées par les hellanodices.
Cependant, l’entraînement ne fait pas tout. Les athlètes devaient suivre un régime alimentaire spécifique, que nous connaissons tous, sous le nom de la « dieta » (la diète).
La préparation de ces olympiades nécessite donc un investissement physique et alimentaire. L’alimentation variait en fonction de l’âge et de la corpulence de la personne. Certains régimes alimentaires comprenaient des produits laitiers et céréaliers et d’autres, à base de viande.
Ce qui est intéressant à souligner c’est que, dès l’Antiquité, il y avait déjà une véritable conscience, chez les grecs, des bienfaits de l’alimentation sur notre corps. Nous pouvons même dire que l’alimentation « sportive » des athlètes grecs était assez proche de la nôtre. Le sport va de pair avec une bonne alimentation, ce qui est loin d’être simple.
Le programme des épreuves
Le programmes des JO se composait de plusieurs épreuves : la course à pied, la lutte, le pugilat (combats semblables à la boxe) et le pancrace, (mélange de pugilat et d’autres styles de combat).
Enfin, il existe le pentathlon, une épreuve qui se compose de sous-épreuves : de la course, du saut en longueur, du javelot, du lancer de disque ainsi que de la lutte.
À la fin des JO, il existait un seul et même vainqueur appelée l’olympionique, récompensé par un hellanodice. L’olympionique recevait un ruban rouge, le taenia et le kotinos qui est la couronne d’olivier posée sur sa tête. Une fois les jeux finis, il retrouvait sa cité où il était acclamé comme un véritable héros. Ce dernier bénéficiait alors de certains avantages comme une statue à son effigie.
Si les olympiades furent abolis en l’an 146 avant notre ère par l’empereur Théodose Ier, les jeux ont laissé une trace importante. Le site d’Olympie, disparu au travers des siècles, fut redécouvert grâce à des fouilles archéologiques qui amèneront Pierre de Coubertin, à la fin du XIXe siècle, a mener un important projet de rénovation. Au-delà de l’aspect sportif, les jeux olympiques constituent un patrimoine culturel et artistique riche. Une tradition commune à tous faisant actuellement écho à notre actualité.
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