Pour cet article, la rédac’ a réfléchi à ce qu’elle consomme le plus dans ses placards : le thé. Et en plus, le thé sous toutes ces formes ! Vert, noir, blanc, fumé, aromatisé… pour les moins connaisseurs d’entre nous, nous ne connaissons que la partie immergée de ces petites feuilles toutes flétries.
Une définition simple
Le thé est une boisson aromatique par infusion de feuilles séchées de théier. Il existe une grande variété de thé au monde tout simplement car il existe un grand nombre de cultures de terres et de cultures de pratiques différentes.
Pourquoi disons-nous « thé » ? En Mandarin et Cantonnais le mot se dit « ch’a » qui vient du verbe « cueillir ». Mais en dialecte chinois Minnan, dans la région d’Amoy (actuelle Xiamen), le mot se dit « t’e ». Sachant que la commercialisation européenne se faisait via cette région, le mot « t’e » a rapidement donné « tea », « tee » et « thé ».
4 757 ans d’histoire
Le théier est originaire des régions Est de l’Himalaya. Ainsi, le thé est une boisson quotidienne en Chine depuis le VIIe siècle. Au Japon, ses feuilles sont cultivées depuis le VIIIe siècle et en Europe, elles sont consommées depuis le XVIe siècle via la commercialisation entre les Hollandais et la Chine. En Inde, la production de thé explose pendant la colonisation britannique, permettant de ne plus en acheter à la Chine. Au XXe, le thé devient la boisson la plus bue après l’eau.
Aujourd’hui, la Chine est le premier producteur de thé au monde. Avec l’Inde, le Kenya et le Sri Lanka, ils représentent 75% de la production mondiale. Côté consommation, le thé fait fureur dans les pays émergents d’Asie de l’Est, Afrique et Amérique Latine. Les Européens quant à eux, préfèrent les thés mélangés (association de plusieurs thés différents) ou aromatisés (par pulvérisation d’essence ou d’huile essentielle).
Dans quelles conditions
Dans les régions majeures de production de thé, c’est-à-dire l’Asie et l’Afrique, la cueillette se fait principalement par les femmes alors que les hommes entretiennent les plantations. Les conditions sont particulièrement difficiles, pour un salaire à moins d’1$/jour. Beaucoup d’enfants travaillent dans les champs. Les travailleurs vivent généralement dans les plantations, mais leur logement est insalubre et manque de sanitaire.
Côté environnement, les plantations de thé sont éprouvantes pour les sols. Elles participent à la déforestation, car les plantations se font sur d’anciennes forêts. La consommation d’eau et les émissions de carbone sont importantes, due à l’utilisation des engrais, des transports, de l’électricité et du plastique…
Différents thés
A l’origine, il n’existe qu’une seule plante : le théier. Mais il existe en revanche divers traitements :
Le thé noir : laissez infuser 4 à 5 min à 85/90°. Goût plus fort et plus chargé en théine. Il donne donc une énergie semblable au café. Il peut également se conserver plusieurs années. Le Earl Grey est un thé noir aromatisé à la bergamote.
Le thé vert : laissez infuser 3 à 4 min à 75/80°. Goût chlorophyllé, parfois arrière goût minéral et terreux, moins amer que le thé noir, il contient beaucoup d’antioxydants. Après environ un an et demi, il commencera à perdre ses saveurs. Le Sencha est considéré comme le roi des thés verts.
Le oolong (ou thé bleu) : laissez infuser 5 min à 90°. Les feuilles peuvent être réutilisées à plusieurs reprises, les 3e et 4e fois étant considérées comme les meilleures. Son goût est parfois fruité, parfois ligneux, avec des arômes torréfiés ou verts.
Le thé blanc : sa récolte se fait au moment où le bourgeon commence à s’ouvrir. Laissez infuser 5 min à 75°. Son goût est très subtil et doux. Il est très délicat et riche en antioxydants et vitamines. C’est un très bon thé pour l’après-midi ou la soirée.
Le thé jaune : fermentation à l’étouffée, dans la tradition, c’est-à-dire dans un panier en osier recouvert de paille. Il n’est également pas question de feuille, mais uniquement des bourgeons duveteux. C’est donc le thé le plus rare, le plus fin, le plus délicat mais aussi le plus cher.
Le thé Pu’er (ou thé sombre) : il est récolté sur des théiers d’une variété particulière des montagnes du Yunnan (Sud Ouest de la Chine). Ces arbres peuvent parfois être très vieux et sauvages. Le Pu’er a la particularité de mûrir avec le temps, un peu comme un vin. Laissez infuser 4 à 5 min à 95°.
Différentes préparations et utilisations
Plusieurs tentatives ont émergé pour associer le thé à des plats (le thé fumé, Tarry Souchong ou Lapsang Souchong par exemple). Certains restaurants de chefs étoilés présentent une carte des thés comme équivalent de la carte des vins : Guy Martin pour Le 68 ou encore Adeline Grattard pour le Yam’Tcha.
En Grande-Bretagne, on le boit avec du lait et du sucre. En Mongolie, on le boit longuement bouilli et avec beaucoup d’épices. Au Maghreb, avec de la menthe ; en Inde, avec des épices et du lait. Les Chinois préparent le thé dans de minuscules théières. Au Japon, le thé est préparé lors de belles cérémonies. En Russie, c’est le tchifir qui est consommé, un thé très concentré qui permet de remplacer l’alcool.
En parlant d’alcool, le thé est parfois l’objet de cocktail. Le tea punch par exemple, à ne pas confondre avec le ti punch, est un cocktail à base de thé vert, rhum blanc, sucre et citron auquel nous ajoutons parfois du gingembre, du brandy ou de la limonade.
Dans la cuisine, vous pouvez réaliser des salades avec les jeunes pousses de thé. En pâtisserie, le thé se cuisine dans les mochis au matcha, mais aussi dans les tiramisus.
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, le thé est présent dans de nombreuses cuisines et fait sensation auprès de nombreux foyers et restaurants. Vous pouvez maintenant vous délecter d’une tasse bien chaude (pas trop) de thé fumant (ou fumé).
Image de couverture : Geste de récolte à la main où le pouce maintient la tige en place tandis que l’index la rompt. Photo : Mstyslav Chernov
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