Unique dans son genre, l’album Mother Earth Plantasia est une perle rare qui va donner du baume au cœur à vos plantes avant l’arrivée du printemps !
Composé et produit par Morton Garson, cet album est sorti en 1973 avec un sous-titre plutôt explicite : « warm Earth music for plants… and the people who loves them ». Autrement dit, une musique de terre chaude pour les plantes… et pour les personnes qui les aiment.
morton Garson, pionnier de la musique électronique
Morton Garson est un compositeur canadien qui a vogué entre les genres musicaux. Il a notamment touché au dark ambient (un genre musical se rapprochant du bruitisme et la musique dite industrielle). C’est similaire à la bande son du film Blade Runner par exemple. En 1967, il compose un de ses albums les plus connus, Zodiac : Cosmic Sounds où les chansons se rapportent aux signes du zodiac.
L’artiste a composé beaucoup de titres dans l’électro-pop. C’est un genre musical mélodieux qui mélange le côté répétitif de l’électro avec la rythmique de la pop. À la fin des années 60, il est devenu un des meilleurs arrangeurs et compositeurs à avoir utilisé le Moog. Il a notamment travaillé pour des émissions télévisées comme celles qui ont animé la mission spatiale Apollo 11. Morton oscille entre la terre et le ciel qui le suivent et l’inspirent dans ses compositions.
Plus tard, en 1971, il sort Black Mass, reconnu comme l’un de ses chef-d’œuvre. Ce dernier représente vraiment le genre musical de l‘électro-expérimental et de l’ambient. Il est difficile de traduire la perspective du compositeur sur cet album. Mais sa réalisation et sa technicité étaient avant-gardiste lors de sa parution.
Morton Garson utilise également un alias, « Z », au nom duquel il compose Music for Sensuous Lovers by Z. Il y paraphrase le titre du livre de Joan Garity, The sensuous Woman. Un album très particulier, beaucoup recherché dans sa version instrumentale.
Plantasia, l’album pour les amoureux des plantes
L’album Plantasia est une composition idéale à faire écouter à vos plantes. À la sortie de l’album, il était possible de se le procurer en ayant acheté une plante d’intérieur dans la boutique Mother Earth.
Un livret intitulé Mother Earth’s Hassle-Free Inodore plant Book (La vie secrète des plantes) publié en 1973, était donné avec le vinyle. C’est un petit livret sur l’horticulture écrit par Christopher Bird et Peter Tomplins.
Est-ce que ça apporte des bienfaits à nos plantes ?
Oui. D’abord, la musique thérapeutique a pour but de soigner les troubles psychologiques et mentaux. Mais surtout, elle libère des endorphines qui ont des vertus calmantes et analgésiques chez tous les êtres vivants. C’est aussi bien pour les plantes que pour nous même… Alors, si vous voulez que vos plantes aient un petit coup de boost au moral autour de l’équinoxe du printemps, c’est le moment !
Durant la même année, il a également été possible de se procurer l’album chez Sears en ayant acheté un matelas Simmons. La composition de l’album avait un objectif très claire, c’était de pouvoir se reposer en l’écoutant, au même titre qu’une musique thérapeutique.
Un des morceaux le plus emblématique serait le n°6 Rhapsody in green. Il permet réellement de se rendre compte de la complexité dont le synthétiseur Moog peut faire preuve. Les différentes plages de sons qui se superposent sont à la fois enveloppantes et très complexes pour l’époque où le son stéréo n’était pas du tout monnaie courante.
Une des particularités de cet album est que quasiment chaque titre de l’album reprend le nom de plante comme la piste n°4 : Ode to an African Violet ou le n°5 Concerto for Philodendron & Pothos.
Une innovation musicale sans précédent
Cet album de genre électronique, ambiant a été entièrement composé à l’aide du synthétiseur Moog, créé par Robert Moog qui s’est inspiré du son très particulier de la thérémine. Aujourd’hui, le Moog est un synthétiseur facilement transportable, alors qu’au début de sa mise dans le marché, c’était une console qui occupait tout un mur.
De nos jours, le genre de l’électronique est naturellement répandue dans nos playlist, mais en 1976, ce fut une vraie révolution. Alors qu’en Europe, il y avait Georgio Moroder, un autre maître du Moog était au Canada : Morton Garson.
L’album sort à la fin des années 70/début des années 80, c’est le début des synthétiseurs qui permettent d’avoir une compositions instrumentales, mais électroniques. Les morceaux sont plutôt inspirés du genre psychédélique, né dans les années 50/60 notamment dans les mouvements hippies. Le genre psychédélique donne naissance à d’autres genres musicaux comme l’ambient.
Dans Plantasia, l’utilisation du Moog est vraiment significative d’une prouesse technique. On peut le constater dans le 7e morceau de l’album entre autre (Swinging’ Spathiphyllum) où le Moog imite le son d’une guitare. D’ailleurs, cette spécificité est permise par le synthétiseur modulaire qui, comme son nom l’indique, permet de moduler le son qu’il produit.
Un exemple de l’influence de l’album : Journey through the secret life of plant de Stevie Wonder sorti pour la bande-son d’un documentaire de Salon Green, tiré du livre de Peter Tompkins et de Christopher Bird. Cet album n’est pas bien reçu musicalement par la critique, mais il reste impactant de part le sujet qu’il traite. Il va pousser la sensibilisation à des sujets, qui sont d’autant plus importants aujourd’hui, comme le respect de la biodiversité ou le respect de l’environnement.
D’autres groupes et artistes vont adopter le Moog pour leur composition, dont les Beatles ou encore Jean-Michel Jarre. Ce sont des artistes diamétralement opposés dans leurs genres musicaux qui utilisent le même instrument ; ce dernier offre un univers musical infini.
Malheureusement le succès retentissant de Plantasia sera postmortem, puisque Morton Garson décède en 2008, et que son album est réédité en 2019 par le label new-yorkais Sacred Bones Records. Ce qui a vraiment initié la popularité de l’album à nos jours est sa reprise sur Youtube, notamment à travers des playlist d’ambient. Ainsi, depuis 2019, Plantasia est registré dans la musique d’ambiance au même titre que celle de Brian Eno.
Aujourd’hui, il existe différentes vidéos faisant des reprises de l’album Plantasia, dont celle de la chaîne Youtube Moog Music inc qui lui rend hommage. N’hésitez pas à y jeter une paire d’oreilles à l’occasion !
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