En mars 2021, ReSport, ressourcerie d’articles de sport, a vu le jour avec deux objectifs en tête : offrir des équipements sportifs à bas prix, tout en promouvant la réutilisation et la durabilité de ces articles. Avec l’acquisition de ses locaux en janvier 2022 et le développement de son réseau, l’association poursuit aujourd’hui sa croissance. Rencontre avec Jean-Luc Vandewege, fondateur de ReSport.
Une volonté depuis toujours
Chef de projet dans le marketing digital pendant plusieurs années, Jean-Luc Vandewege souhaitait changer d’air et s’interrogeait sur sa reconversion et sur la manière dont il allait s’y prendre. Un événement va alors être le déclic pour lui : une lourde blessure, entraînant une longue période d’immobilisation, et de réflexion. Travaillant déjà pour une ressourcerie en tant que bénévole et étant un sportif dans l’âme, l’idée de quitter son poste pour lancer une ressourcerie dans le sport devient alors rapidement une évidence.
« J’ai commencé à en discuter avec des amis, avec de la famille, tout le monde trouvait que c’était une super idée, alors on a lancé les contacts pour que le projet voie le jour. »
Jean-Luc Vandewege, fondateur de ReSport


Des valeurs humaines fortes
Ayant pourtant travaillé dans l’environnement, il ne porte pas ce projet nécessairement pour cette raison. Sa volonté est de rendre le sport plus accessible en aidant les gens à acquérir des équipements de qualité à bas prix.
« Je ne me suis pas dit que j’allais faire ça pour l’environnement, je me suis plutôt dis que j’allais diminuer les déchets sportifs, et, peut-être que, par ricochet, ça allait faire profiter d’autres personnes. Donc l’idée d’origine c’est vraiment de rendre le sport accessible à tous, et d’aider les gens. »
Jean-Luc Vandewege
Des valeurs qui proviennent directement de son propre parcours qui lui a permis d’en apprendre davantage sur ces notions d’égalité et de partage qui lui sont chères.
« J’étais pauvre donc je sais ce que c’est la pauvreté, je sais que j’enviais pas mal de gens, je voulais ce vélo-là ou d’autres choses, mais je ne pouvais pas, on était pauvres, donc on récupérait tout ce qu’on pouvait. »
Jean-Luc Vandewege
Ainsi, l’association prône huit valeurs autour des produits qu’elle collecte : la solidarité, l’innovation, le bien-être, le développement durable, l’éducation, l’inclusion, la citoyenneté et l’économie.
Un équipement complet
Située dans la métropole lilloise, la boutique propose toutes sortes d’articles, des vêtements, aux montres connectées, en passant par des vélos.
« Il y a des choses que les personnes n’osaient pas forcément acheter d’occasion, mais je pense qu’on a réussi à établir une relation de confiance, car ça se voit qu’on prend soin de nos articles. »
Jean-Luc Vandewege
L’association met un point d’honneur à proposer des articles de qualité, afin de satisfaire ces différents publics. Car au-delà d’un public provenant essentiellement des quartiers populaires, ReSport attire aujourd’hui d’autres publics avec un peu plus de moyens, et notamment des sportifs.
« On veut faire uniquement de la qualité, et quand on est en deçà de notre qualité, on donne à d’autres associations. Ça ne veut pas dire que le vêtement est de mauvaise qualité, il ne peut s’agir que d’une simple tâche, mais ça ne passe pas en boutique. »
Jean-Luc Vandewege


Un système de don
L’association est aujourd’hui conventionnée avec Décathlon, lui permettant de travailler en relation avec huit magasins de la marque, présents dans la MEL.
« Si l’on devait donner un pourcentage, 48% de nos dons proviennent de Décathlon, et les 52% restants proviennent de particuliers. »
Jean-Luc Vandewege
Ces collectes de dons se font chez les particuliers ou en magasin selon le volume. À cela s’ajoute des campagnes de collecte au sein d’entreprises. Pendant quelques jours, celles-ci rassemblent différents articles et équipements qu’elles n’utilisent plus, afin de les donner à l’association. En termes de chiffres, la ressourcerie a offert une seconde vie à un peu plus de 20 tonnes d’articles de sport, depuis 2022.
Des projets en développement
Malgré une certaine fébrilité financière, de par son statut associatif, ReSport continue d’être ambitieux avec de nombreux projets en tête pour continuer son développement. L’association s’est ainsi lancée dans l’upcycling, une méthode qui consiste à récupérer des matériaux en fin de vie pour les transformer en un produit de qualité supérieure.
En plus de cela, l’association s’intéresse à la réalisation d’ateliers de réparation de vélos, dirigés par ses techniciens spécialisés, mais aussi à l’accueil d’entreprises dans ses locaux pour la réalisation de journées d’immersion.
« Nous avons des entreprises qui nous ont demandés de venir travailler sur place, ce qui nous permet de faire de la sensibilisation, et eux, de leur côté, ils viennent externaliser leurs services. »
Jean-Luc Vandewege

Sensibiliser
En plus de la vente d’articles à bas prix, l’association réalise des ateliers de sensibilisation afin d’éduquer le plus grand nombre à la seconde main.
« Les gens connaissent la seconde main, mais il n’y a pas une majorité de personnes qui la consomme. »
Jean-Luc Vandewege
Pour tenter de changer cela et afin de faire découvrir les principes de l’économie circulaire, l’association intervient dans différents établissements scolaires de la métropole lilloise.
Trois ans après l’ouverture de sa boutique, Jean-Luc Vandewege réussit son défi, en proposant des articles à bas prix qui se diversifient de plus en plus au fil du temps. Un univers à son image, dans lequel le sport et les valeurs de solidarité sont mis en avant. Une nouvelle vie qu’il décrit avec philosophie et ironie : « Au final, l’univers m’a entendu en me cassant la jambe. »
Les réseaux de l’association ReSport :
75 Rue Ferrer, 59155 Faches-Thumesnil
Article réalisé par Hugo, stagiaire Exprime.
Tous les articles Asso locale ICI.
Cet article t'a plu ? Tu aimes Exprime ? Soutiens-nous en faisant un don !

par