La Fédération internationale des boulangers (FIB) a déterminé que le 16 octobre de chaque année se tiendrait la Journée mondiale du pain. Des rédactrices d’Exprime ont voulu vous partager une anecdote, un souvenir, un récit en lien avec le pain, cette nourriture du quotidien délicieuse sous toutes ses formes.
Maria
La ritournelle de la recette du pain sans gluten pour Lucy :
Le pain sans gluten est un aliment incompris. Il est rare de réussir son pain sans gluten du premier coup, « au feeling ».
C’est dur de se détacher du bon pain de campagne, de notre boulangerie préférée, du quignon de pain qu’on croque à peine la baguette achetée. Lucy m’a raconté qu’elle a dû se faire violence pour ne pas céder aux délicieuses odeurs s’échappant de sa boulangerie habituelle.
Elle s’est lancée dans cette tâche fastidieuse et à chaque fois elle s’y est reprise à deux fois avant de réussir sa fournée. Elle a finalement réussi sa recette grâce à son petit secret, enfin, ses petits secrets (oui parce qu’il n’y a rien de facile avec le pain sans gluten…).
- Un bol d’eau au fond du four, un temps de repos extrêmement long (au moins 2 heures au total si on a de la patience).
- Différents types de farine (oui il faut être une experte dans les variétés de farine et savoir ce que l’on aime).
- Une multitude de graines à conserver dans les placards (et ne pas tout utiliser au bout de la première semaine bien sûre).
- Et surtout, un temps de cuisson long à température basse, tellement basse qu’on ne va pas croire que le pain va lever.
Au final, elle a pris un coup de main phénoménal après de nombreux loupés. Elle fait de très bons pains pour, qu’en fin de semaine, toute sa famille ait grignoté par-ci par-là un petit bout de sa denrée. Au goûter ou pour saucer un plat savoureux, elle n’a rien vu venir, mais c’est le partage du pain quotidien.
Ophélie
Je me souviens des gressins pris à la sortie de l’école maternelle, pas loin de notre appartement, dans le grand boulevard de la rue d’Avron. J’attendais ces jours-là avec impatience. L’odeur alléchante qui entourait la boulangerie me faisait saliver. Le carillon résonnait doucement quand on passait la porte et la vitrine dégoulinait de pâtisseries et pains appétissants.
La boulangère, une petite femme aux cheveux dorés, nous connaissait et savait d’avance ce qu’on allait prendre : “un pain complet et un gressin”. On discutait un peu avec elle, puis je mangeais le gressin encore chaud sur le reste du chemin. Doré et brillant, moelleux et croustillant, il avait ce goût délicieux de levure et d’huile d’olive. Je savourais le plus lentement possible chaque bouchée, essayant parfois d’en garder un peu pour prolonger le plaisir. J’achète souvent des gressins depuis, mais je n’ai jamais retrouvé cette saveur dont je me souviens si bien.
Le gressin est un petit pain sec du Piémont en Italie. On dit qu’il est né à Turin pendant une période d’inflation, quand les boulangers ont eu l’idée d’amincir leurs baguettes pour s’adapter à la situation. Une autre histoire raconte, qu’en 1679, un boulanger de la cour a inventé le gressin pour le roi Victor-Amédée II, qui avait du mal à digérer le pain classique.
Anaïs
Une bonne odeur de pain flottait dans l’air quand elle passa la porte.
— Chéri ? Je suis rentrée !
Elle tentait de canaliser son impatience quand il apparût dans l’encadrement de la cuisine, son tablier couvert de farine et l’air d’être en plein milieu de quelque chose.
— J’arrive dans une seconde, j’ai une brioche au four ! dit-il en levant un index avant de disparaître aussi vite qu’il était venu.
— Ça tombe bien, moi aussi… ne put-elle s’empêcher de murmurer en souriant.
— Excuse-moi, je n’ai pas entendu, qu’est-ce-que tu viens de dire ?
N’y tenant plus, elle se précipita pour aller le rejoindre et lui adressa un grand sourire avant de répéter, plus fort cette fois :
— J’ai dit que ça tombait bien car c’est mon cas aussi !
— Qu’est-ce que tu… commença-t-il en fronçant les sourcils, et elle cru un instant avoir raté son annonce. Mais ses yeux s’écarquillèrent enfin tandis qu’il poussait un «Oh !» en se précipitant vers elle, oubliant momentanément ses préparations culinaires.
— C’est vrai ?!
— Oui ! acquiesça-t-elle en riant tandis qu’il posait ses mains sur son ventre, incrédule.
— Il faut qu’on porte un toast !
— Hmm, tu es sûr d’avoir bien compris ce que je viens de dire ?
— Félicitations ma chérie, je suis si heureux ! À notre future famille !
Elle cogna alors sa tartine contre la sienne avant de répéter :
— À notre future famille !
Jeanne
Communiqué de presse contre les pains à trous béants.
Suite à l’annonce du PLF 2025, Exprime se joint à l’ensemble des français et françaises du secteur du petit-déjeuner. Les trous béants dans la mie de pain ont des conséquences dramatiques pour la confiture, pourtant indispensable au maintien de l’énergie journalière.
Nous avons besoin de vous !
Le prix de la vie augmente, mais est ce une raison suffisante pour dégrader l’alliance parfaite entre authenticité et passion ? Cette décision n’est pas seulement économique, elle est aussi politique. C’est un bâillon pour les petits producteurs de beurre (demi-sel évidemment) et un boulevard pour la margarine.
La véritable mie, ferme, avec des petits trous, est un trésor national. Elle permet au couteau de glisser et aux papilles, de déguster. Elle est au service des pères et mères de famille qui évitent les scandales du matin, des étudiants et étudiantes dont le réveil n’a (une fois de plus) pas sonné, des mamies et papis, la main tremblante. Pour elles, pour eux, mobilisons nous.
Daria
Pain poêle.
Ce n’est pas quelque chose que j’aime trop, le pain, mais toi tu le dévores. Entre le boulot et la baguette, c’est le premier qui a les grâces de nos repas. De nos goûters. De nos fringales (sauce kebab/burger/mayo en couche fine sur une mie moelleuse).
Comme tout le monde ou presque, on a nos petites habitudes, entre les platines du Lidl et les croûtes appétissantes des petites boulangeries (souvent, on n’y prend pas que du pain car les ganaches sont tentatrices).
Dans la cuisine, souvent très tard, tu te mets à faire de la magie. La farine fuse, l’huile, l’eau et la levure, puis cela grésille dans la poêle. Tu n’as rien pesé. Au nez, tu dis !
Tes pains sont sans commune mesure. Quand tu t’y mets, c’est un spectacle. Chemise fleurie tachée et pâte dans les cheveux (et le repas qui suit, gras et délicieux).
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