Malaka, un premier EP naturel

Aujourd’hui, on met à l’honneur deux voix, deux femmes, deux sœurs. Elles chantent de la folk, soul et viennent de sortir leur premier EP, Maï. Avec le duo Malaka, on va parler arbre et nature.

Raconter ses racines

Sacha et Laurina sont deux sœurs de 20 et 22 ans originaires du département de la Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes. Au début de ce récit, elles sont comparables au frêne, arbre de feuilles caduques, qui a tendance à atteindre de grandes hauteurs et qui bénéficie d’une certaine longévité. Mais nous y reviendrons plus tard.

Pendant le confinement, étudiantes, Sacha et Laurina en profitent pour écrire et composer, avant de s’y consacrer à plein temps sous le nom de Malaka. En octobre 2022, elles sortent le clip Cry Boy, tourné avec des étudiants en audiovisuel et arts du spectacle de leur région d’origine. Elles définissent ce titre comme « une balade neo soul qui invite au laisser-aller ».

En 2022, le groupe remporte le premier prix du tremplin Pulsations de Clermont-Ferrand. En 2023, il signe avec le label GreenPiste Record. Depuis, les deux artistes se produisent régulièrement sur scène et comptent faire la première partie du concert de Fatoumata Dwiawara, le 9 mars prochain à Aurillac, ainsi que se produire à La Bobine à Grenoble le 22 mars. Pour la suite, on aura peut-être l’occasion de les croiser sur certains festivals.

Malaka

Pour nous, le palmarès s’exprime surtout du côté du style vestimentaire avec des couleurs naturelles, du beige, du marron, du vert, bref un style bien identifié, qui nous rappelle la nature. Alors on revient sur cette histoire d’arbre ?

« On cherche à découvrir nos racines comment elles sont, d’où elles viennent et ce qu’elles nous apportent, et aussi les racines des arbres et de la nature, c’est un élément qui nous inspire beaucoup »

Sacha pour FranceInfo

À ce stade du récit, les deux sœurs se rapprochent plus du jambosier. Son fruit, la pomme d’eau, est parfumé et juteux. Il ressemble à une petite poire à la peau rouge. On l’appelle pomme d’amour en Guyane, jambose rouge en Indonésie et malaka en Guadeloupe.

« On est nées en Guadeloupe toutes les deux, mais on en est parties assez tôt à deux et quatre ans. On essaye de se rapprocher de ces cultures, d’apprendre. Dans cet EP, on a essayé de mélanger les langues, de rajouter du créole dans notre set »

Laurina pour FranceInfo

L’arbre et les racines sont plus que présents dans leur identité graphique. La preuve avec la couverture de leur premier EP. On y retrouve la lenteur de l’arbre, la force des racines, et le lien très puissant entre Malaka et leur œuvre.

À travers leur duo, elles ont tenté de découvrir leurs racines. Avec leur EP, elles atteignent la cime.

Laisser pousser ses branches

Maï, leur EP de 5 titres est sorti début 2024. Il a évidemment des inspirations créoles, mais aussi de la nature, de sa beauté, et de la femme. Les langues se mélangent. Sacha et Laurina sont envoutantes en toute simplicité.

Quoi de mieux pour illustrer ces propos que les premières notes du premier titre de ce premier EP. Malaka maï commence avec une somptueuse harmonie des deux voix, et ce texte : « nos âmes sont fortes, elles viennent du sol […] crois-tu qu’il faille fuir l’origine, brûler les racines ». Les mélodies sont épurées, mais laissent toute la place au sensible, au sens du texte et à quelques gouttes de tendresse. C’est la potion magique de Malaka.

Dans le clip Malaka Maï, tous les éléments sont réunis pour nous plonger en plein cœur de la nature. Tu te rappelles de la somptueuse harmonie des deux voix du début du morceau ? En image, la potion magique prend forme : une marmite sur le feu, des ingrédients jetés dedans et de quoi touiller tout ça. La brume envahit le haut des arbres et les pins sont majestueux. La magie opère. C’est bon… on tend l’oreille, Malaka a capté toute notre attention.

Le titre Swaï quant à lui commence comme un murmure à l’oreille. On imagine une incantation pour passer de l’ombre à la lumière, de l’apitoiement à la joie, d’une mauvaise journée à sautiller dans les fougères de la forêt.

On passe sur un style un peu plus rappé et une rythmique hachée dans Mauvais temps. Malaka s’accompagne souvent de la guitare acoustique, mais les voix sont indéniablement les stars de cet EP. Pareil pour le titre Puissante, une ode à la force de la nature, de nous-même ou de nous-même dans la nature. C’est presque dansant, enivrant, rempli d’énergie à communiquer. C’est un sort pour affronter le monde.

Tout à long de leur œuvre musicale, les deux artistes nous offrent des envolées lyriques dignes de ce nom, avec deux grains de voix bien distincts. Pendant que l’une serre ses cordes vocales, l’autre s’aligne avec un grain cassé. Sans nul doute, ça s’accorde bien. Malaka n’est pas un fruit, c’est une sorcière, de celles qui guérissent les maux et harmonisent la nature à l’humain. Malaka te met en action, te permet de lâcher prise, de ralentir, de prendre confiance et te sentir puissante.

À la fin de ce récit, Sacha et Laurina ne sont ni frênes, ni jambosier, elles sont la forêt toute entière. Alors ce qui est sûr c’est qu’on te conseille de t’aventurer sur cette nouvelle terre.

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