Le rêve américain est-il encore en vie ?

Les États Unis, longtemps terre d’accueil pour les populations du monde entier, représentent un idéal attrayant. Chacun et chacune a sa vision personnelle du concept du rêve américain ou American dream en anglais. Certain·es considèrent cette notion comme faisant partie du patrimoine culturel des États-Unis, et souhaitent alors de la défendre. Qu’en est-il réellement ? Nous allons tenter d’en savoir un peu plus, et surtout de vivre un jour clé en ce rêve…

Origines

Le rêve américain est une expression centenaire promettant prospérité et ascension sociale. En résumé, une vie de rêve. C’est depuis le XVIIe siècle que l’on évoque le rêve américain. Les anciens colons pouvaient alors voir leurs rêves les plus fous se réaliser. Les terres étaient inépuisables, la grandeur des territoires impressionnaient aussi. 

La notion se renforce au XVIIIe siècle avec la déclaration d’indépendance promettant une plus grande liberté pour n’importe qui, quelque soit son origine, classe sociale ou famille. Une véritable ligne droite jusqu’aux projets idylliques.

Par la suite, beaucoup d’hommes connus défendent cet American dream. En abolissant l’esclavage, Abraham Lincoln souhaite construire une nation profondément libre. Le 28 août 1963, durant la marche pour l’emploi et la liberté, Martin Luther King prononce son célèbre discours I have a dream. Il y décrit son rêve de liberté et d’égalité, fondements du rêve américain.

politiques 

Plus qu’une simple phrase, cette expression est chargée de valeurs à défendre au nom de la nation, notamment par le parti des Républicains. Certains politiciens actuels du parti politique de Donald Trump essayent de s’emparer et de s’approprier ce rêve. Donald Trump déclarant lui-même : Make America Great Again !

Malheureusement, le gouvernement actuel dégrade cette notion avec les politiques migratoires et les nombreuses crises financières, rendant l’accès à ce rêve élitiste. Le rêve américain devient alors moins abordable, surtout pour les classes populaires.

La barrière à Tijuana. À droite : le Mexique, à gauche : les États-Unis.

Son image prend également un coup avec l’augmentation de la criminalité, le système de santé qui ne se modernise toujours pas, les licenciements et les barrières toujours plus présentes : permis de travail, visa et même, de véritables barrières physiques.

Cultures

Sur le sol américain de nombreuses mixités culturelles et sociales se développent et permettent à cette nation d’avoir et de donner un regard différent aux ethnies mondiales.

Côté tourisme, le rêve américain participe de manière incroyable au soft power. Il permet de développer l’activité économique grâce à la location d’hébergement, l’utilisation des transports et les activités des vacancier·ères. Vanté dans les productions cinématographiques, le rêve américain nous pousse à suivre les traces de Carrie Bradshaw (Sex and the City, 1998-2004) ; Nick Carraway (Gatsby le Magnifique, 2013) ou encore Jack Castello (Hollywood, 2020).

Dans de nombreuses séries, il est facile de trouver du travail, d’intégrer de grandes universités, et la remise de diplôme fait rêver. Beaucoup se sont alors laissés séduire par ce rêve, et ont emprunté la voie dite de la liberté.

opportunités

De nombreux étrangers et étrangères trouvent le cadre de vie et les opportunités intéressantes. 

Le manque de main-d’œuvre d’origine étrangère aux États-Unis était évaluée à environ 2 millions de personnes en 2020. Les opportunités sont présentes. Certain·es ont même décider d’investir dans l’immobilier ou le commerce de détails, permettant alors un regain de dynamisme dans ces domaines sur le territoire américain. Mais les personnes immigrées sont une source de croissance inestimée et le travail se fait généralement de manière illégale.

« Graduation day » une remise de diplôme intégrée à ce rêve. Samedi matin, 9h, 500 élèves sont rangés en ligne et attendent sagement d’être appelé pour récupérer le fameux sésame. Une salle à ciel ouvert telle une arène permet aux familles et amis d’assister à la cérémonie. Après un bref discours des professeurs et représentants du corps enseignants, les élèves sont appelés un par un.  

S’en vient alors un défilé, des remerciements, applaudissements, et regards bienveillants. Après quelques émotions, les élèves se retrouvent entre amis pour photos souvenirs et lancé de chapeaux ! 

Au total ce sont plus de 900 000 étudiants étrangers présents dans les universités américaines. Malgré la baisse de 4% de ces derniers après le Covid, les chiffres restent importants.

Regards

Pour mieux comprendre ce côté idyllique, la rédac’ a interviewé trois étudiants de l’Université de Lake Forest dans la banlieue de Chicago.

« J’ai décidé de quitter le territoire français et d’aller étudier aux États-Unis car le système et la mentalité française ne me convenait pas. Dès que j’arrivais aux États-Unis je me sentais comme dans un cocon tranquille. »

Astrid, étudiante en art et histoire

« J’ai vécu dans une famille traditionnelle au Népal, mais je rêvais de pouvoir intégrer la culture américaine à 100 % et perfectionner mon anglais. Je pense que dans les métiers que je souhaite exercer plus tard, les opportunités sont plus importantes dans ce pays. »

Atjitt, étudiant en droit

« J’ai obtenu une bourse financière à la fin de mon lycée, ce qui m’a permis d’envisager une suite meilleure pour mon avenir, je n’ai alors pas hésité et j’ai foncé m’inscrire dans les universités américaines les plus réputées. »

Genesis, étudiant en règles sociales
Photo : Lucie Boulanger

Même si la notion du rêve américain fait l’objet de nombreuses critiques récurrentes, elle reste ancrée dans la culture outre Atlantique, en en fait encore rêver plus d’un·e ! 


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